04/01/2015
Quiz On connaît le film : papillotes à gagner
Je parle des papillotes en chocolat hein, pas de moi. Ni de mon chat (quoique, me débarrasser du panda obèse…) Les fêtes se sont bien passées ? Pour les prolonger un peu, je vous propose de remporter un cadeau inestimable, hautement symbolique : des papillotes.
Comme vous le savez, j’ai toujours des papillotes dans ma poche, mais je ne les donne pas à n’importe qui. Il faut les mériter. Il faut bien connaître la Papillote pour recevoir les papillotes. Je vous ai donc concocté un quiz 100 % radotage papillotien, avec mes films et auteurs comiques français préférés. Pour les fidèles lecteurs des débuts, ça devrait être facile. Vos chances sont même deux fois plus grandes car j’ai carrément deux paquets de papillotes à vous faire gagner.
Un jeu entièrement sponsorisé par moi-même.
1 ) De quel film ces répliques sont-elles extraites :
« Est-ce que je pourrai dormir chez toi ce soir… j’ai perdu ma mère ce matin.
- Elle est morte ?
- Non non, je l’ai perdue, c’est-à-dire que je l’ai perdue quoi, elle était là et pouf pouf, je l’ai perdue… Mais mon chien est mort par contre. Alors, si je pouvais dormir chez toi, tu vois, juste pour avoir une présence, un compagnon, pour pas être seul…
- Ça fait trois fois qu’il est mort ton chien.
- Oui mais il a beaucoup souffert ! »
-« Parlez-moi de vous plutôt. »
- « Il ne peut plus rien nous arriver d’affreux maintenant ! »
2 ) Dans quel film avec Louis De Funès entend-on cette réplique : « En tout cas on ne va pas moisir ici. J’ai un petit plan pour tous nous évader… Nous rentrons à Madrid, nous conspirons, le roi répudie la reine, la vieille épouse le perroquet, César devient roi, je l’épouse et me voilà reine ! »
a) La grande vadrouille
b) Les grandes vacances
c) La folie des grandeurs
d) Les grandes espérances
3 ) Associez la bonne réplique au film correspondant, joué par Michel Blanc :
A) « Toi et moi, on a un peu le même problème, c’est à dire qu’on ne peut pas vraiment miser sur notre physique, surtout toi. Alors si je peux me permettre de te donner un conseil, c’est : « oublie que t’as aucune chance, vas-y, fonce. On sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher »
B) « J’ai eu une rupture. J’ai vécu avec une femme et puis au bout de 48 heures elle a décidé qu’on se séparerait d’un commun accord, alors j’ai pas bien supporté. J’ai même essayé de me suicider. On n’est jamais très original dans ces moments-là. J’ai mis l’adagio d’Albinoni, j’ai avalé deux tubes de laxatif et puis hop. J’ai perdu 16 kilos et ma moquette. Depuis je m’en suis jamais remis tout à fait. Surtout du point de vue digestif, c’est plus comme avant. »
C) « T’as fermé la porte ? Parce que j’ai été attaqué par des renards tout à l’heure (…) J’ai dû mal à parler parce que j’ai les dents qui poussent. »
D) « Sur les bords, au milieu, c’est vrai qu’il craint un peu »
a) Les bronzés
b) Les bronzés font du ski
c) Viens chez moi, j’habite chez une copine
d) Marche à l’ombre
4 ) Tous ces films ont le même scénariste. Qui est-il ?
- Les compères
- L’emmerdeur
- La cage aux folles
- La chèvre
5) De quels films d’Yves Robert sont extraites ces citations ?
- «Vous qui pénétrez dans mon cœur, ne faites pas attention au désordre»
- « Vois-tu Marthe, quand le bateau de la vie est déjà loin sur la mer, le capitaine doit savoir faire le point dans la tempête. Et pour cela, il a parfois besoin de s'isoler, de prendre du recul avec l’équipage. Et quand les étoiles… »
- « Je vais vous dire quelque chose que je n’ai jamais dit à personne…
- Votre nom peut-être ? »
a) Le grand blond avec une chaussure noire / Le retour du grand blond
b) Un éléphant ça trompe énormément / Nous irons tous au paradis
c) La gloire de mon père / Le château de ma mère
6) Quelle réplique n’est pas signée Audiard ?
a) « Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît. »
b) « Quand les types de 130 kilos disent certaines choses, ceux de 60 kilos les écoutent »
c) « Si quelque chose devait me manquer, ce ne serait plus le vin, ce serait l'ivresse ! »
d) « C’est cruellement fatiguant d’être intelligent. - Je sais pas. Faudra que j’essaie. »
7) De quel film ces répliques sont-elles extraites ?
- « Je suis ravi d’avoir une secrétaire aussi ravissante que vous !
- Je ne suis pas votre secrétaire.
- Mais vous êtes la secrétaire de qui alors ?
- Je suis colonel de l’armée israélienne, et l’idée est que nous travaillions ensemble. D’égal à égal.
- On en reparlera quand il faudra porter quelque chose de lourd. »
- « Finalement, cette bande de hippies est plutôt sympathique, une fois passée la barrière de l'hygiène s'entend. Enfin, que voulez-vous, c'est la jeunesse. Tôt ou tard, la vie se chargera de leur couper les cheveux. »
8 ) Associez la réplique au film correspondant, joué par Jean-Paul Belmondo :
A ) - « Il se passe que je vous emmerde monsieur. Vous, votre affreux boudin de femme, et votre sale chat. »
B) - « Et Bob Saint Clar, pagayant comme un fauve… »
C ) - « Bebel : Moi aussi, j'ai longtemps été seul. J'ai eu une jeunesse atroce dont j'aime mieux pas parler. Un père alcoolique, maman usée par les lessives... Je la revois dans la forêt couverte de givre, ramassant du bois mort, moi accroché à ses haillons...
- Vous étiez combien, chez vous ?
- Boh... Au moins quinze. Et puis des hommes ont commencé à défiler à la maison. Des militaires, surtout. Faut dire que maman était très belle. Vous l'auriez vue sur le grand escalier du vestibule, avec son boa autour du cou, en plumes de paon...
- Un boa pour ramasser du bois, c'est pratique ça...
- Non mais alors si vous m'interrompez tout le temps, moi je perds le fil !»
a) Le magnifique
b) Le cerveau
c) L’incorrigible
9) Quel nom n’est pas utilisé dans les films de Francis Veber ?
a) François Pignon
b) François Perrin
c) Francis Perrin
d) François Merlin
Et le plus emblématique pour finir, ma bannière de blog :
10 ) De quel film avec Patrick Dewaere est extrait ce dialogue :
« J'étais beau pourtant, dans mon costume blanc. Un peu le style agent secret, James Bond… Si j'avais été une femme, je serais immédiatement tombée amoureuse de moi ».
a) Série Noire d’Alain Corneau
b) Préparez vos mouchoirs de Bertrand Blier
c) Coup de tête de Jean-Jacques Annaud
A vous de jouer ! Vous avez jusqu’à dimanche 18 minuit. Envoyez vos réponses par le lien « me contacter » en haut de la colonne de gauche sous la photo. Vous pouvez par avance me donner votre adresse postale (le jeu se limite à la France). Pour l’instant, vous avez le choix de papillotes entre :
« chocolat noir majeur » et « chocolat noir majeur »...
Résultats en lien :
ici pour les premières questions
là pour Un éléphant ça trompe énormément et Nous irons tous au paradis
Ici pour les répliques d'Audiard
Là pour OSS 117
Ici pour les films de Belmondo
Là pour Coup de tête
Quant à la question 9, Francis Perrin n'est pas utilisé dans les films de Veber. Pourtant il est un acteur comique qui joue des gaffeurs ! A une lettre près il pouvait jouer le rôle récurrent de François Perrin !
20:21 Publié dans A vous de jouer ! Les quiz, Je suis culturée, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : cinéma, cinéma français, comédies françaises | | Facebook
28/11/2014
Tiens-toi droite (ne plions pas !)
Sam (Noémie Lvovsky) est mère de famille nombreuse. Elle est débordée, entre son travail de nuit et l’éducation de ses filles, qu’elle laisse la plupart du temps se débrouiller seules. L’une d’elle, obèse, poste des vidéos sur le net dans lesquelles elle se montre sans pudeur. Cette enfant est fan de la filiforme Lili (Laura Smet) miss Nouvelle Calédonie, un peu nymphomane et cruche, qui sort avec un riche industriel qui pourrait être son père. Lili est choisie pour devenir un nouveau modèle de poupée. C’est Louise (Marina Foïs) qui dirige ce projet. Elle a obtenu ce poste pistonnée par son amant.
Ce résumé vous paraît un peu compliqué ? Il est à l’image du film, où les histoires s’entremêlent. Quand on lui pose la question « n’y a-t-il pas un risque de brouiller un peu la clarté du récit ? » la réalisatrice, Katia Lewkowicz, répond : « Non, cela permet d’avoir plusieurs niveaux de lectures. Peu importe si on ne suit pas tous les fils. Le principal est d’en tenir un ! » Point de vue original ! Sans doute faut-il voir le film plusieurs fois pour mieux saisir la narration.
La cinéaste explique que Tiens-toi droite s’appelait initialement Etats de femmes : « ce que je voulais raconter, c’est cette culpabilité spécifiquement féminine : l’oppression des femmes, par elles-mêmes (…) Chacune voulant devenir l’autre : être à la fois « la maman et la putain », la mère au foyer qui se met à travailler, la working girl qui essaie d’aimer (...) L’idée du film est venue après un dîner, où j’étais assise à côté d’une femme de mon âge qui ne faisait rien dans la vie. (…) pourquoi ai-je perçu cette inactivité comme un renoncement, alors qu’elle le vivait très bien elle-même ? »
J’ai adoré les différents teasers du film, que je trouve drôles, originaux, décalés. Le film l’est, mais la multitude de sujets et la narration complexe m’ont un peu fait décrocher. Surtout, j’ai trouvé les personnages antipathiques. Relisez le résumé pour le comprendre, ça me paraît évident :
- Lili, nympho nunuche, qui sort avec un vieux parce qu’il est riche : beurk…
- Louise, Une arriviste qui se sert de son mec pour parvenir à ses fins. Elle est une femme d’affaires intraitable : elle décide de supprimer tous les modèles différents de poupées pour en créer un seul. Bravo, comme ça les gamines n’auront qu’un seul exemple à suivre, surtout quand on voit qu’il ressemble à un cheval Laura Smet et ses grandes dents et son absence de formes, merci d’encourager l’anorexie chez les petites filles. Louise baisse les prix des anciennes poupées et provoque volontairement une rupture de stock pour créer une attente chez le pigeon client, puis met en vente son modèle unique, qu’elle vend trois fois plus cher que les anciens… belle mentalité. Elle a quitté l’entreprise familiale, où travaillent sa mère, ses sœurs et ses tantes, qui ont en fait toutes été engrossées sans broncher par le patron… (mais elles décident 40 ans après de porter plainte, il était temps).
- Sam, une mère qui néglige ses gosses : elle vient d’accoucher et laisse le bébé sous la surveillance de ses filles qui n’ont même pas 10 ans pendant qu’elle part bosser. Elle ne voulait pas d’autre enfant mais s’est laissée engrosser elle aussi, incapable de s’opposer à son mari...
- La fille de Sam, obèse, qui prend pour modèle une cruche anorexique. La cinéaste précise : « j’ai réfléchi à la notion d’enfant roi, aujourd’hui, c’est la femme de 13 ans qui décide. Je suis assez sidérée par ces jeunes filles qui veulent très vite devenir femmes et restent prisonnières des plus gros clichés, ne parlent que de mariage, jouent avec ça. »
La réalisatrice voulait dénoncer le mal que les femmes se font à elles-mêmes, mais pourquoi les rendre si peu sympathiques ? Elle révèle « j’espère un spectateur qui (…) se dira « je connais cela, ces mêmes paroles, je les ai déjà murmurées… je fais en quelque sorte le pari de l’empathie ». Pour moi, il est raté, je ne ressemble pas du tout aux personnages !
Si le film avait été fait par un homme, je pense qu’on l’aurait taxé de misogynie. Il se veut au contraire plutôt féministe, avec son excellent titre, « tiens-toi droite ! » Il résonne pour moi comme une injonction que j’ai entendue souvent : se tenir droite et raide, engoncée dans un carcan de bonnes manières, ne pas faire de vagues, obéir. (C’est pour ça que j’ai pris en rébellion comme modèle ce rêveur de Gaston Lagaffe et sa posture avachie). Pourtant le titre signifie plutôt l’inverse selon la cinéaste : « tenons-nous droit, ne lâchons rien, ne descendons pas au-dessous du seuil minimal d’estime de soi. Relevons le menton et continuons d’avancer. »
Je vous invite à regarder ici le tumblr qui dénonce les clichés que les femmes mais aussi les hommes entendent dans leurs vies, et vous en reconnaîtrez certainement quelques-uns, comme moi : « et sinon, vous pensez avoir des enfants ? (en entretien d’embauche) » « c’est pas joli dans la bouche d’une fille » « bonne à marier » … Pour les hommes : « fais pas ta chochotte » « un homme, ça n’exprime pas ses sentiments » etc.
Et les hommes justement dans tout ça ? Heureusement, à part le directeur du pressing, ils ne sont pas montrés comme des brutes ou des minables. « Je voulais à tout prix éviter l’opposition homme-femme. (…) Je voulais que les hommes soient près des femmes, qu’ils essaient de les accompagner, qu’ils les regardent se débattre en leur disant : si tu as besoin de moi, je suis là. Mais qu’elles ne les voient plus, trop concentrées sur leur chemin. »
Tiens-toi droite est un film très original, complexe, qui soulève de nombreuses questions. Je vous conseille vivement de le voir pour vous en faire votre propre opinion.
15:05 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cinéma français | | Facebook
17/10/2014
Samba, entrez dans la danse
Samba (Omar Sy) est un Sénégalais installé depuis 10 ans en France. Il travaille dans un restaurant. Il est menacé d’expulsion car sans papiers. Alice (Charlotte Gainsbourg), cadre supérieure, a fait un burn out et quitté son travail. Elle devient bénévole dans une association et tente d’aider Samba. Selon les conseils de sa collègue (Izïa Higelin) elle devrait « garder ses distances, parce qu’après ça peut vraiment faire mal s’ils sont renvoyés ». Pourtant, Alice ne peut s’empêcher d’être attirée par Samba, cet homme qui lui ressemble si peu, fort, confiant et doux malgré son histoire… (voir bande annonce en lien).
Avec Samba, les réalisateurs d’Intouchables nous livrent comme à leur habitude un film touchant et positif, plein de bons sentiments. Ils traitent encore de l’alliance des contraires (dans Intouchables : l’homme riche cultivé et le pauvre de banlieue inculte ; Tellement proches ou Nos jours heureux : des titres ironiques pour une famille ou colonie de vacances aux membres très dissemblables, etc.)
Les metteurs en scène développent encore des thèmes sociaux et d’actualité. Ils utilisent les ressorts de la comédie pour traiter de sujets graves ou sensibles. Après les handicapés dans Intouchables, ici les sans-papiers et le stress au travail.
L’humour populaire, qui rassemble, est le meilleur moyen de faire passer un message (de tolérance) en douceur. Peut-être trop justement : les problèmes que le film dénoncent sont parfois survolés.
Par exemple, Alice tente de se remettre de son burn-out en devenant bénévole pour une association d’aide aux sans-papiers. Elle est censée se reposer et rester au calme, je ne vois pas trop comment écouter les récits dramatiques de réfugiés peut l’aider… Ou bien ils lui permettent de relativiser ses problèmes de Parisienne privilégiée. Mais alors pourquoi retourne-t-elle dans son boulot ? Pourquoi ne s’engage-t-elle pas totalement dans cette cause humanitaire, plus juste et plus utile que son ancien travail ? C’est comme si le problème venait d’elle, et pas de son emploi stressant. Les réalisateurs parlent d’un problème de société actuel, le burn-out, mais ne remettent pas en cause le monde du travail tel qu’il est actuellement.
Pourtant selon Eric Tolédano, le film traite « un seul et même thème : le rapport au travail, du plus bas au plus haut de l’échelle. D’un côté, Samba, un travailleur clandestin qui a quitté son pays et cherche à régulariser sa situation pour honorer la promesse d’emploi qu’il a décrochée ; de l’autre, Alice, cadre supérieure qui a tout pour être heureuse, mais souffre de surmenage qui a débouché sur un pétage de plomb. Ils considèrent tous les deux le travail comme la valeur suprême mais, en se rencontrant, ils vont découvrir de nouveaux horizons, et tenter de se frayer un autre chemin vers le bonheur que celui imposé par le monde du travail et la réussite sociale. Le travail est-il le sens ultime de l’existence ? L’idée de poser la question ouvertement nous emballait beaucoup. »
Le film est avant tout une comédie, il ne veut pas être pesant. Il souhaite sans doute ne pas porter de jugement ni créer de polémique. C’est tout à son honneur. C’est au spectateur de se poser les questions et réfléchir à ce qu’il a vu.
Eric Tolédano l’explique : « nous avons mis des visages sur des statistiques. Aborder le côté politique du sujet, ce n’est pas notre rôle, pas plus que de faire passer un message. (ah ?) En revanche, le cinéma permet au spectateur de découvrir, par des personnages et leur quotidien, un monde que souvent il ne connaît pas autrement que par le débat public et les médias. Et à partir de là, cela peut lui donner matière à réfléchir différemment.»
Il ajoute : « Lorsqu’une scène est chargée dans sa dramaturgie, nous n’hésitons pas à tenter d’y glisser de l’humour derrière : C’est l’arme la plus efficace. Encore une fois, nous n’avons pas vocation à passer un message. (re-ah ?)
Malgré ses déboires, Samba reste digne, volontaire, optimiste, il ne se laisse pas abattre. Une magnifique leçon de vie. Le film est porté par son interprète principal, Omar Sy,classé parmi les personnalités préférées des Français. Sans cet acteur charismatique et solaire, Samba serait beaucoup plus bancal. Quant à Charlotte Gainsbourg, elle est toujours parfaite, dans son éternel rôle de petite fleur délicate et sensible. Tahar Rahim est étonnant dans un rôle comique inhabituel, qui pourtant correspond mieux à sa nature.
Les personnages peuvent paraître assez lisses et candides. Pourtant le héros effectue un geste regrettable qui aura des conséquences désastreuses (mais pas pour lui ! au contraire, elles lui sont très favorables…) Seul le personnage d’Izia Higelin est cynique au début, pour mieux se jeter dans le sentimentalisme ensuite… On peut juger le film un peu niais, idéaliste.
Samba joue plus sur les émotions qu’Intouchables et les autres films des réalisateurs. Notamment en développant (un peu trop longuement) une histoire d’amour entre les deux personnages principaux. Par son sujet grave, traité avec plus de sérieux et de sensiblerie, Samba est moins drôle que les précédents films des cinéastes (et les gags tombent parfois à plat).
Chansonnite aigue oblige, j’ai Samba Mambo de France Gall dans la tête. Le film n’utilise pas cette chanson, mais d’autres qui promettent de plaire au plus grand nombre : du Bob Marley, du Steevie Wonder… Puis des musiques qui fleurent bon le Brésil, comme Take it easy my brother Charlie, en hommage au titre et parce que le personnage de Tahar Rahim vient de ce pays. La b.o soignée choisit aussi les mélodies au piano émouvantes de Ludovico Einaudi ou la chanson romantique de Tom Odell, Another love.
Je laisse le mot de la fin à Omar Sy :
« Je fais des films pour divertir. Mais si je donne l’occasion aux gens de découvrir deux ou trois réalités de la vie, j’en suis fier. Je crois en l’espoir, au côté positif de l’existence, j’essaie de faire partager cette foi le plus largement possible parce que je trouve que cela manque dans notre environnement. Tant pis si je parais neuneu ou un peu fleur bleue. »
22:11 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cinéma, cinéma français, travail | | Facebook
22/09/2014
Near Death Experience : une expérience (ciné !) à tenter
« Obsolète. J’ai 56 ans et je suis obsolète.
56 ans. L’âge de mon grand-père quand j’avais 7 ans. Avant on était un vieux, un pépé. On attendait tranquillement la retraite. On ne vous demandait pas d’atteindre des objectifs. De les dépasser. On ne vous demandait pas d’être toujours séduisant. D’être habillé en jeune. D’être un homme viril, de baiser encore. De faire du sport. De manger équilibré. D’aimer sa femme comme au premier jour, d’être le meilleur copain de ses enfants… On ne vous demandait pas d’être créatifs. D’avoir de l’humour. Et des passions !
T’as eu de la chance pépé. T’as eu le droit de n’être qu’un pépé. Moi, tu vois, en étant comme t’étais, je suis devenu un pauvre gars. Obsolète. » (voir bande annonce en lien)
Near Death Experience annonce sa radicalité et son originalité dès le générique : pas de musique, sur fond d’orage, les noms du casting entier apparaissent. Puis il s’ouvre sur un long plan, mal cadré, image sale, comme une caméra cachée. On voit un homme accoudé à un comptoir, en train de boire avec d’autres types. On n’aperçoit que le buste de ces derniers, car eux se tiennent droit. Le premier essaie de capter leur attention, en leur offrant un verre, mais le contact n’a pas vraiment lieu.
Rentré chez lui, l’homme reprend à boire, se pose devant le journal télé, qui traite des superstitions qui ont lieu en ce vendredi 13. Sa femme et ses enfants rentrent des courses, les jeunes se chamaillent, la mère les recadre, le banal quotidien. L’homme ne participe pas à la conversation, concentré sur le J.T : le vendredi 13, c’est un signe. Il annonce qu’il va faire un tour en vélo et qu’il revient dans une heure. Arrivé à mi- montagne, il abandonne son VTT, erre dans la nature dans l’idée de passer enfin à l’acte : mettre fin à une vie qu’il juge dénuée de sens. Mais plusieurs personnages et événements l’empêchent de concrétiser son geste…
Near death experience. Ne vous attendez donc pas à une adaptation du troublant livre de témoignages de Raymond Moody, La vie après la vie. N’espérez pas un film hollywoodien paranormal, plein d’action et d’effets spéciaux, sur des corps flottants en l’air, qui passent un tunnel de lumière puis reviennent réintégrer leur enveloppe terrestre. Pas de Au-delà comme Clint Eastwood, pas de Prophétie des ombres, pas d’effondrement d’un pont et la mort de centaines de personnes évitée, mais un homme le plus souvent seul qui marche dans la montagne en soliloquant. Pas de séduisant Richard Gere, mais un Michel Houellebecq qui paraît 20 ans de plus, frêle, sans dents (!) qui ressemble à s’y méprendre à Louis Ferdinand Céline !
Le tableau ne paraît peut-être pas attrayant, et pourtant, ça fonctionne ! N.D.E est tellement inclassable et original qu’il exerce une sorte de fascination. Il fallait oser faire un film sur un sujet pareil, avec aussi peu de personnages et d’action (il ne dure qu’1h30,heureusement !) Pour cela, il fallait bien les deux compères Benoît Delépine, ancien auteur des Guignols, et Gustave Kervern (qu’on a vu récemment dans le très bon Dans la cour-voir ma critique- où il incarne aussi un dépressif). J’ai vu tous les films de ces auteurs rebelles et provocateurs. J’ai beaucoup aimé Le grand soir (voir mon billet en lien) et j’ai un grand faible pour Louise Michel (où des ouvrières engagent un tueur à gages bidon pour tuer leur patron qui délocalise leur usine !)
Dans NDE, les réflexions de Michel Houellebecq peuvent résonner en nous, comme l’extrait cité en ouverture. Pourquoi veut-il mettre fin à ces jours, alors qu’il a une femme, des enfants, un travail ? Sans doute parce qu’il s’ennuie dans cette vie tranquille : « quand je me suis marié avec toi, j’étais fier. Je ne te l’ai jamais vraiment dit mais les femmes que j’ai connues se comptaient sur les doigts d’une moufle (…) Avec toi je savais que la vie serait douce. Je ne t’ai jamais trompé. J’ai perdu ma liberté mais j’ai gagné la paix. »
Il manque de réel contact humain. Le personnage exerce un métier stressant sur une une plate-forme téléphonique : il communique avec les gens sans les voir, et ceux-ci sont souvent agressifs, il a obligation de rentabilité...
L’écrivain apporte son humour plein d’autodérision, qu’on a pu voir récemment sur Arte dans L’enlèvement de Michel Houellebecq. J’ai lu également tous les livres de l’auteur, mais je garde ma préférence pour son premier, Extension du domaine de la lutte, car je l’ai lu à l’époque de sa sortie, où je l’ai trouvé très novateur.
Tentez vous aussi cette expérience hors du commun : non n’essayez pas de vous suicider, allez simplement voir ce film qui mérite le coup d’œil ! Pour le plaisir de voir Michel Houellebecq danser sur du Black Sabbath... et que la montagne est belle, comment peut-on s'imaginer en voyant Houellebecq se suicider un vol d'hirondelles que l'automne vient d'arriver ?
21:18 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma français | | Facebook